Je viens de passer quelques jours dans le Nord de la Corse. De Bastia à Ajaccio, en passant par le Cap Corse, Calvi et Porto, j’ai fait de belles découvertes gustatives et quelques belles rencontres avec des personnes passionnées par leur région.
Evadez-vous avec moi sur l’Ile de beauté qui porte bien son nom, tant pour ses paysages que pour son terroir et ses produits !
La première étape est à Bastia, au magasin Santa Catalina situé au 8 rue des Terrasses. Amoureuse de son île, Catherine en connaît parfaitement la gastronomie. Dès l’entrée dans le magasin, j’ai été tentée par les charcuteries, les fromages et les confitures.
Avec Catherine, je découvre le myrte, arbuste méditerranéen qui produit des baies : de petites fleurs blanches étoilées poussent entre mai et juillet, puis arrivent les baies en automne, qui sont ramassées en janvier. On en fait de la gelée ou de la liqueur. Les feuilles de l’arbuste se consomment également en infusion, ou pour parfumer un ragoût de viande, seul ou en mélange avec d’autres herbes comme du thym et du laurier.
Catherine m’a également confié sa recette de fiadone, que nous avons comparée à celle que j’ai publiée dernièrement. Pour 500 g de brocciu, elle met 6 oeufs et 300 g de sucre. De retour chez moi, j’ai essayé sa recette. Elle est parfaite !
Au restaurant U Columbu situé sur le port de Macinaggio au nord de la Corse, j’ai découvert le pastizzu, dessert traditionnel du Cap Corse préparé avec du pain rassis ou de la semoule : ce flan citronné servi avec du caramel est frais et agréable.
Je vous emmène maintenant tout au nord de la Corse, dans le joli port de Centuri. A proximité de ce village se trouve le hameau de la Cannelle : je l’avais découvert par hasard il y a 15 ans lorsque je suis allée pour la première fois en Corse, et j’avais alors eu un coup de foudre pour cet endroit. Un petit coin de paradis, où le temps suspend son vol : ruelles et maison en pierre suspendues avec une vue plongeante au-dessus de la mer, et végétation luxuriante comme le figuier de barbarie, l’olivier, ce citronnier ou ce figuier.
En cette saison, les orangers sont en fleurs et libèrent un parfum enivrant.
A 3 km de l’Ile Rousse, j’ai visité le parc de Saleccia qui met en valeur la végétation méditerranéenne et notamment de nombreuses herbes aromatiques qu’on retrouve dans la cuisine corse. Un concentré d’odeurs du maquis corse associé à des couleurs flamboyantes, voici une belle étape pour comprendre le terroir de l’île.
Gros plan sur le romarin, arbrisseau aromatique odorant, qui parfume bien les sauces et les viandes.
Voici le myrte dont m’a parlé Catherine à Bastia.
Puis l’arbousier qui produit des arbouses dont on fait de l’eau de vie, de la confiture et des gelées.
Après avoir visité le golfe de Porto et les calanques de Piana, j’ai déjeuné au restaurant A Casa Corsa dans le village de Piana, route de Porto. Outre une vue splendide sur les calanques, on y trouve une cuisine régionale. J’ai ainsi dégusté du cabri du village rôti au thym au feu de bois. Cette viande typique de la Corse fait partie des plats servis traditionnellement au repas de Noël.
J’ai également goûté le brocciu de Piana, préparé au lait de chèvre bouilli au feu de bois. Une merveille d’onctuosité ! Le propriétaire du restaurant prend plaisir à parler des produits de Piana et des alentours et explique que le microclimat du golfe de Porto combiné avec les embruns de la mer se retrouvent dans la végétation locale et dans le goût du lait utilisé pour le brocciu.
Incontournable également : l’assiette de fromages corses de brebis et de chèvre, servis avec une confiture de figues maison. Le repas se termine avec une liqueur de myrte. Voici une bonne adresse !
Direction Sagone, à proximité d’Ajaccio, et plus précisément au restaurant A Stonda. Le plat du jour est une lasagne au brocciu, vert de blette et menthe, cuisinée avec du brocciu de Piana. Le chef Jean-Thomas Campinchi m’a confié sa recette que je préparerai prochainement et vous ferai découvrir lors d’un prochain article. Sa cuisine à base de produits frais de qualité est à l’image du personnage : généreuse !
Deuxième pause à Sagone pour déguster les glaces de Pierre Geronimi : je vous ai déjà parlé de lui lors de ma visite au SIRHA le 22 janvier. Ses glaces avaient alors bousculé mes papilles. Je tenais donc à y retourner. J’ai à nouveau dégusté la glace au myrte, préparée avec les baies dont la saveur me replonge dans le maquis méditerranéen.
Merci à toutes les personnes que j’ai rencontrées, amoureuses de votre terroir et de vos produits, d’avoir partagé votre passion, vos astuces et vos recettes avec moi.
Dernière photo, pour le plaisir de partager ce moment avec vous : le coucher de soleil aux Iles Sanguinaires, près d’Ajaccio.